Dos

Maladies non transmissibles (MNT)

Selon l'OMS, les maladies non transmissibles (MNT), également appelées maladies chroniques, sont les principales causes de décès dans le monde, représentant jusqu'à 71 % de l'ensemble des décès annuels[1]. L'objectif de développement durable (ODD) 3.4 vise spécifiquement à réduire d'un tiers la mortalité prématurée due aux MNT d'ici à 2030 par la prévention, le traitement et la promotion de la santé mentale et du bien-être[2].

Les maladies non transmissibles sont des maladies de longue durée dont on observe généralement qu'elles résultent d'une combinaison de facteurs génétiques, physiologiques, environnementaux et comportementaux. Ces maladies ne peuvent pas être transmises d'une personne à l'autre (non transmissibles).

Il existe plusieurs types de MNT, mais les quatre principaux sont les suivants :

  • Maladies cardiovasculaires (telles que l'hypertension, les crises cardiaques et les accidents vasculaires cérébraux)
  • Cancers
  • Maladies respiratoires chroniques (telles que l'asthme et les maladies pulmonaires obstructives chroniques, c'est-à-dire la bronchite chronique, l'emphysème, etc.)
  • Diabète

D'autres statistiques de l'OMS révèlent que les MNT touchent de manière disproportionnée les populations des pays à revenu faible ou intermédiaire (dont le Nigeria), où se produisent plus des trois quarts des décès dus aux MNT dans le monde. Bien que les MNT se manifestent le plus souvent chez les personnes âgées, les facteurs de risque contribuant aux MNT peuvent être présents chez les personnes de tous les groupes d'âge. Ces facteurs de risque comprennent le mode de vie sédentaire, les régimes alimentaires malsains (riches en sel, en sucre raffiné, en graisses trans, pauvres en fruits et légumes), le tabagisme ou l'exposition à la fumée de tabac, et l'usage nocif de l'alcool.

Au Nigeria, le poids réel des maladies non transmissibles est inconnu, en raison de la pénurie de données. On estime toutefois que plus de 8 millions de Nigérians souffrent d'intolérance au glucose, tandis que 2,7 millions d'autres vivent actuellement avec le diabète, ce qui donne une prévalence de 3,1 % de la maladie[3].

Maladie COVID-19

La maladie COVID-19 est une maladie infectieuse causée par le coronavirus 2 du syndrome respiratoire aigu sévère (SARS-COV2) qui a été isolé pour la première fois à Wuhan, en Chine, en décembre 2019[4].

Si la plupart des personnes infectées par le COVID-19 ne présentent qu'une maladie respiratoire légère ou modérée et se rétablissent complètement sans nécessiter de traitement particulier, le virus n'affecte pas toutes les personnes de la même manière. Les symptômes les plus courants sont la fièvre, la toux sèche et la fatigue. Les symptômes les moins courants sont les courbatures, les maux de gorge, la diarrhée, la conjonctivite, les maux de tête, la perte du goût ou de l'odorat, les éruptions cutanées ou la décoloration des doigts ou des orteils. Les symptômes les plus graves sont une difficulté à respirer ou un essoufflement, une douleur ou une pression thoracique, une perte de la parole ou des mouvements[3]. En moyenne, il s'écoule 5 à 6 jours entre l'infection et la manifestation des symptômes, mais cela peut aller jusqu'à 14 jours. La maladie se propage principalement par les gouttelettes de salive ou les sécrétions nasales lorsqu'une personne infectée tousse ou éternue. Il est donc nécessaire de respecter l'étiquette respiratoire, de se laver les mains et de maintenir une distance physique. Il n'existe actuellement aucun vaccin contre le COVID-19. Cependant, de nombreux essais cliniques en cours évaluent des vaccins et des traitements potentiels, tandis que certains essais de médicaments présentent des résultats prometteurs.

Maladies non transmissibles et COVID-19

Les personnes souffrant de maladies non transmissibles préexistantes sont plus vulnérables aux maladies graves provoquées par le COVID-19. En mai 2020, l'OMS a procédé à une évaluation rapide de la prestation de services pour les maladies non transmissibles pendant la pandémie de COVID-19. Les résultats émanant de 155 pays ont montré que dans 120 pays, la prestation de services pour les maladies non transmissibles avait été partiellement ou totalement interrompue. Les raisons de ces perturbations sont notamment les suivantes :

  • Fermeture des programmes de dépistage au niveau de la population
  • Déploiement d'un personnel clinique spécialisé dans les maladies non transmissibles pour apporter une aide dans le cadre de la conférence COVID-19
  • Les fournisseurs de soins de santé ne disposent pas d'un nombre suffisant d'EPI pour fournir des services
  • Fermeture des services de consultation externe pour les maladies non transmissibles, conformément à la directive du gouvernement
  • Diminution du volume des consultations externes en raison de l'absence de patients
  • L'indisponibilité/le stockage de médicaments essentiels, de diagnostics médicaux, de produits de santé, etc.

Dans de nombreux pays, dont le Nigeria, il y a eu un sous-investissement chronique dans la prévention, le diagnostic précoce, le dépistage, le traitement et la réadaptation pour les MNT ; en 2019, les besoins en soins de santé des personnes vivant avec des MNT n'ont pas été pleinement satisfaits[4]. À la suite de la pandémie de COVID-19, des données émergentes provenant de différents pays ont montré un risque de décès plus élevé pour les patients présentant des comorbidités. Par exemple, en Italie, 67 % et 31 % de tous les décès dus au COVID-19 étaient respectivement atteints d'hypertension et de diabète de type 2. De même, en Espagne, 43 % des personnes atteintes d'une forme grave de la maladie souffraient déjà de maladies cardiovasculaires[4]. Les PFR-PRI ont été les plus touchés par les perturbations des services de lutte contre les MNT et, si l'on n'y prend garde, cela aura un impact incalculable sur le nombre de décès prématurés dus aux MNT dans ces pays[4].

Certains pays ont déployé des stratégies pour atténuer l'impact des perturbations sur la prestation de services pour les MNT, notamment l'utilisation de la télémédecine, la délégation des tâches, des approches novatrices de la chaîne d'approvisionnement pour les médicaments contre les MNT, etc. Afin de renforcer les réponses nationales dans la gestion des comorbidités des MNT-COVID-19, l'OMS conseille aux ministères de la santé de prendre en compte les éléments suivants :

  1. Renforcer la gouvernance pour la préparation aux niveaux régional et national en incluant les MNT et en s'appuyant sur la couverture sanitaire universelle (CSU) et des structures de financement durables.
  2. Contrôler l'accès et la continuité des services de santé essentiels pour les maladies non transmissibles et la santé mentale au niveau des pays et des États.
  3. Utiliser des orientations pratiques pour les pays sur la continuité des services de santé et communautaires essentiels, y compris pour les maladies non transmissibles, la santé mentale et les troubles liés à l'utilisation de substances, en mettant l'accent sur des orientations spécifiques aux maladies.
  4. Examiner les nouvelles données relatives aux MNT et au COVID-19, aux populations vulnérables, à la pathogenèse et aux associations de maladies afin de déterminer les implications pour les MNT et les services et programmes de santé mentale.
  5. Données désagrégées, modélisation et surveillance intégrée pour mieux comprendre les populations à risque
  6. Identifier les besoins et donner la priorité à la recherche et aux politiques qui visent à trouver des solutions innovantes pour répondre à ces besoins.
  7. Élaborer des messages d'information, d'éducation et de communication (IEC) clairs et conviviaux sur les maladies non transmissibles et le COVID-19

En outre, les personnes atteintes de MNT sont encouragées à adopter un mode de vie sain afin de maintenir des fonctions corporelles optimales et de renforcer leur immunité. Une alimentation saine, riche en fruits et légumes, l'activité physique, l'arrêt du tabac, la limitation ou l'absence de consommation d'alcool et un sommeil suffisant sont des éléments clés d'une vie saine[3].

Les personnes vivant avec ou affectées par les MNT sont également encouragées à :

1. Continuer à prendre leurs médicaments et suivre les conseils médicaux

2. Prévoir une réserve de médicaments d'un mois ou plus si possible.

3. Maintenir une alimentation saine

4. Arrêter de fumer et éviter de recourir à des stratégies d'adaptation impliquant l'alcool ou les drogues.

5. Se tenir à une distance d'au moins six pieds des personnes qui toussent, qui sont enrhumées ou qui ont la grippe.

6. Se laver souvent les mains avec de l'eau et du savon

7. Préserver la santé mentale


  1.  Organisation mondiale de la santé (2018). Maladies non transmissibles. Disponible à l'adresse suivante : https://www.who.int/news-room/fact-sheets/detail/noncommunicable-diseases
  2. Organisation mondiale de la santé. Objectifs de développement durable. Disponible à l'adresse suivante : https://www.who.int/sdg/targets/en/
  3. Fédération internationale du diabète. ATLAS DU DIABÈTE DE L'IDF. 2019;46.
  4. Organisation mondiale de la santé (2020) Coronavirus. Disponible en ligne à l'adresse suivante : https://www.who.int/health-topics/coronavirus#tab=tab_1
  5. Organisation mondiale de la santé (2020). MNT et COVID-19. Disponible à l'adresse suivante : https://www.who.int/teams/ncds/covid-19